Il faut savoir reconnaître les réels talents lorsque l’on a affaire à l’un deux ! Mince, avec One Last Shot, on se prend une belle baffe et la marque laissée sur la joue laissera autant de marques de doigts que le nombre de titres que comporte cet EP ou que celui de musiciens qui composent le line up. Les adorateurs de punk, de métal et de rock’n’roll burné vont adorer, il n’y a pas photo !
Les cinq parisiens aguerris puisque faisant ou ayant fait partie de Crack of Dawn, The Outburst et Sin And Death savent y faire pour nous balancer des titres bien rentre-dedans tout comme il faut. A chaque fois, on a la sensation de se prendre un uppercut pleine poire : d’entrée, One Last Shot nous envoie un « Bawler » rempli de hargne et de fureur ! L’intro presque gentillette laisse planer un bon mix de rock sudiste et de hard rock à la Guns’n’Roses. Ce n’est pas peu dire car dès que le groupe envoie le pâté, c’est plutôt vers Nashville Pussy qu’on a envie de chercher. Le chant d’ailleurs taquine un rien celui de Blayne Cartwright en plus roc(k)ailleux.
Et ce qui choque, d’entrée, c’est la qualité du son : la production est impeccable et met bien en valeur chaque instrument, chant compris.
Le plus punk « Skaterboard song » déboule à 200 à l’heure et s’avèrerait être la BO idéale pour un film d’ado si le chant et quelques riffs bien puissants et heavy n’étaient pas là pour nous rappeler qu’on a avant tout affaire à une musique bien virile et sévèrement burnée.
Vient ensuite un « G.A.S. » bien brutal qui pourrait s’apparenter à un Pantera époque « Vulgar display of power » et risque de faire beaucoup de dégâts lors de son passage en live. Le break est absolument monstrueux et certains passages peuvent s’apparenter à un bon thrash des familles. Le quatrième morceau est proche d’être une pure pépite : sur un riff principal lancinant à la « My own summer (shove it) » de Deftones, « Headbangers » se distingue du reste de l’EP par un groove bien présent et si l’ensemble donne l’impression d’un calme relatif, ce titre possède une rage intrinsèque bien palpable restant dans une certaine froideur que seule la répétition d’un petit solo subtilement disséminé arrive à donner de la nuance. Une belle réussite de furie contenue pour un grand moment de l’EP.
« Prophesick », lui, nous recolle une baffe bien appliquée sur le coin de la figure : tout en rage et en énergie, ce titre clôt un EP en tout point réussi. Avec son solo à la Monstermagnet, ses chœurs dévastateurs et son refrain impeccable, ce titre donne à lui tout seul tout le talent affiché tout au long de cet EP.
Avec pour dénominateur commun un réel talent de composition affiché, des titres accrocheurs et des refrains imparables, One Last Shot a trouvé une belle recette pour nous concocter un putain d’EP fichtrement bien foutu et on en vient à trouver LE gros défaut de cette première offrande. Elle est bien trop courte !