One Last Shot est plus ou moins la continuité de The Outburst par rapport aux membres même si musicalement les deux groupes sont assez différents. Peux-tu revenir sur la façon dont OLS a été créé et comment votre choix s’est porté sur les 2 membres qui justement ne faisaient pas partie de The Outburst ?
Shelby : One Last Shot a été créé par 3 ex-membres de The Outburst suite à notre split. Nous connaissions déjà Scarsid, le second guitariste d’OLS, car il jouait dans Crack Ov Dawn, groupe dans lequel Sky était présent. Il a donc rejoint le groupe tout naturellement en discutant avec nous autour d’une binouze. Nous savions qu’il avait un niveau de dingue et qu’il était capable de jouer facilement les morceaux que nous allions composer et d’y apporter sa touche personnelle. Norge, le bassiste, est aussi un pote et il avait joué quelque fois avec nous à la basse pour nous dépanner. Il avait le niveau, la dispo, la volonté, l’esprit rock ‘n roll et plein de muscles pour nous aider à porter du matos. Car comme tu le sais, les guitaristes, ça laisse toujours les gros bourrins de bassistes porter des trucs lourds !
Kmy : En fait, après The Outburst Sky, Shelby et moi, nous voulions continuer à faire de la musique ensemble et s’orienter plus vers le rock. Mais quand des mecs comme nous essayent de faire du rock, ça donne du One Last Shot. Ensuite une chose importante pour nous, en plus de faire une musique que l’on aime, c’était d’avoir un groupe de potes. Donc une fois validé en répète que les mecs avaient le niveau, il fallait surtout qu’ils puissent enquiller les bières et les shots et empêcher Shelby de se faire tabasser dans les bars une fois bourré !
Que signifie le nom du groupe pour vous ? Le dernier coup que l’on est supposé boire avant de partir mais qui finalement dure et n’est jamais le dernier ? Ou le dernier shot que tu t’enfiles avant la baston ?
Shelby : Y a peu de cela oui, le classique «allez, juste un dernier et on se rentre.. » qui se finit à 6h du mat avec une douloureuse à régler dont le montant te laisse des traces…Mais c’est aussi une expression qui parle différemment à chacun. Ça peut être le dernier coup que tu bois, ou le dernier essai, celui qui va sauver ton équipe, dans un match de basket ou de NFL. Je l’ai toujours perçu comme le dernier coup qu’il te reste, la dernière balle dans le barillet. Que ce soit quand t’es face à une horde de desperados ou seul abandonné dans le désert te demandant si tu auras le courage d’utiliser cette dernière cartouche. Des thèmes assez récurrents dans les westerns spaghetti ou dans les action movies des 90’s. Tu peux aussi le voir comme le dernier coup de rein que tu mets dans une fille d’un soir avant de t’endormir ou de rentrer chez toi. Bref le « last shot » tu l’utilises pour parler d’alcool, de pistolets, de baston ou de sexe, des thèmes que l’on évoque souvent dans nos chansons et qui correspondent assez bien à notre musique. Dans tous les cas, tu pourras toujours dire « One Last Shot : Don’t miss it ! »
Kmy : C’est un peu la réalité d’un artiste pour moi. Tu ne signes pas un CDI, tu ne sais pas quand sera ton prochain concert ou ton prochain CD. Donc à chaque concert, à chaque morceau, il faut se donner comme si c’était le dernier !
Vous êtes parvenus à arriver en deuxième position du Headbang Contest au début de cet été. Etait-ce une chose à laquelle vous vous attendiez ou ça a été une vraie surprise ? C’était votre première participation à ce type d’évènement ou vous avez eu l’habitude d’en faire quelques uns déjà avec One Last Shot ?
Shelby : On ne savait pas à quoi s’attendre mais on se disait qu’il fallait tout donner et faire le maximum. On ne pensait pas arriver 2ème, ça c’était une putain de surprise ! Le tremplin, c’est une expérience géniale qui te permet de jouer dans des supers salles, de rencontrer des groupes, acquérir de l’expérience, et te professionnaliser au contact de mecs qui sont calés en orga, en son, en gestion et dans toutes les étapes d’un concert parfait !
Kmy : On a fait que ce tremplin avec One Last Shot, et je ne pense pas qu’on en fera d’autres. C’est une bonne chose de participer à ce genre d’événements pour te faire la main sur scène, faire des rencontres et jouer dans des conditions sympas même si ça t’oblige à être hyper carré : faire un changement de plateau en moins de 5 minutes, c’est du sport ! Mais faire trop de « concours » peut assez vite te cataloguer en « groupe à tremplin ».
Pour être franc, on aurait été surpris de se faire éliminer dans les 2 premiers tours, mais être dans le duo de tête, c’est toujours une surprise !
Toujours une question en rapport avec votre passé, à la base Sky était déjà au chant mais aussi à la guitare, instrument qu’il a décidé de mettre de côté pour OLS. C’était une volonté de lui permettre de jouer un rôle de frontman à 100% vu le style que vous jouez qui demande pas mal d’interaction avec le public et d’énergie, ce qui n’est pas forcément évident quand tu as un instrument entre les mains ?
Shelby : Sky a toujours réussi à faire son rôle de frontman avec ou sans la gratte. L’idée de ne plus jouer de guitare était surtout pour pouvoir recruter un autre guitariste lead à mes côtés et que nous enrichissions nos morceaux avec des ambiances un peu travaillées et des doubles soli…pas au point de se faire Freebird de Lynyrd mais dans l’idée c’est qu’on se disait.
Kmy : Et puis c’était une envie de Sky de se consacrer exclusivement au chant. Quand chacun se focalise sur son instrument, on va tous forcément plus loin que si on devait se concentrer sur autre chose en même temps.
Au niveau de l’imagerie, du style musical, des paroles, OLS semble vouloir mettre en avant pas mal de clichés associés au rock’n’roll et au metal. C’est effectivement le cas ? OLS c’est avant tout du rock, des grosses bagnoles, des motos et de l’alcool ?
Shelby : C’est en fait un style de vie qui nous correspond assez. On se voit souvent en dehors des répètes pour se faire des BBQ entre potes ou des soirées arrosées dans des rades parisiens. On a toujours aimé ça. Les motos c’est aussi un cliché du hard-rock mais la majorité du groupe roule en V-Twin et sky en a presque une pour chaque jour de la semaine, c’est un peu le vieux biker de la bande ! Et puis les bagnoles pour moi c’est une passion depuis que je suis gosse. Et avoir conduit la mustang (utilisée sur la session photo de First Gear) m’a encore plus foutu dedans. Les sensations, le bruit du v8 et le plaisir de conduite de cette machine, c’est indescriptible !
Kmy : Disons surtout que c’est ce qui nous plait dans ce mélange. Nous ne nous sommes pas posé en se disant : toi tu mets un chapeau de cowboy ou toi tu mets un marcel. Nous voulions se donner une image rock plus que métal, et chacun en donne un peu sa propre interprétation.
Votre premier EP, First Gear, est sorti il y a un peu plus d’un an maintenant. Est-ce que vous êtes en train de plancher sur une suite, peut-être un nouvel EP, un album complet ? Vous avez déjà de nouveaux titres qui sont prêts ?
Shelby : Nous travaillons sur l’album, une demi-douzaine de morceaux a déjà été composée. Nous avons joué deux de ces nouveaux titres lors de notre set le 15 aout au Motocultor. Ils ont une identité propre One Last Shot, ce côté poussiéreux et rock ‘n roll, simple et efficace. Je pense aussi que nous allons écrire une ballade. On s’enfermera 3h avec Scarsid en écoutant en boucle Simple Man et November Rain et je suis certain qu’on sortira un truc qui fera fondre les briquets dans toute la fosse !
Kmy : Alors officiellement, l’EP n’est sorti qu’en début d’année 😉 On a bossé sur la promo avec Dooweet depuis le mois de décembre. Et oui, ce sera un album parce que 5 titres c’est vraiment trop court 😉
Par rapport à cet EP, depuis cette année vous semblez avoir eu pas mal d’échos d’un peu partout en Europe. Ca semble plutôt pas mal parti, du coup est-ce que vous envisagez de partir sur les routes prochainement que ce soit en France ou ailleurs ? Des choses vont se passer de ce côté là avant la fin de l’année ?
Shelby : Une fois l’album sorti oui on mettra les motos sur la remorque et on ira le promouvoir en se faisant le tour des salles de France et d’ailleurs s’il le faut ! La Belgique pourquoi pas, on aime bien ce pays. Les gens y sont accueillants, ils organisent plein de festivals de rock et de métal, ils ont les meilleures bières du monde et ils font même des maisons closes en drive ! Mais surtout, ce sont les seules personnes que l’on connaisse qui rient à nos blagues. Et ça ce n’est pas rien.
Kmy : Avant la fin de l’année on prépare quelques petites choses, mais sillonner la France et l’Europe ce sera plutôt pour l’année prochaine, le temps de trouver des groupes avec qui on a envie de jouer et des salles ou un tourneur qui veulent nous faire bosser ! Mais la vie nous réserve tellement de surprises !